Pourquoi et comment le caméléon change-t-il de couleurs ?

Le caméléon fascine par sa capacité à changer de couleur selon son environnement ou son humeur.

Les caméléons sont des squamates au sein desquels la famille des caméléonidés est forte de 11 genres et d’environ 300 espèces. Leur répartition est essentiellement africaine, sud-asiatique,moyenne-orientale et sud-européenne.

Les changements de couleur du caméléon sont célèbres, à tel point que le terme générique qui désigne ces reptiles est devenu dans le langage courant synonyme de possibilité de se camoufler, de se fondre dans la masse, bref de passer inaperçu !

Les espèces de cette famille sont réputées pour avoir la possibilité d’aligner leur coloris sur celui du substrat, ce qui revient à dire qu’il prendra la couleur de votre voiture, ou de votre chemise, certains (naïfs) le croient même capable de reproduire les carreaux de la nappe sur laquelle vous venez de le poser. En dépit de ces croyances fortement ancrées, le caméléon ne change pas de couleur en application des règles du mimétisme, mais en fonction de ses états d’âme ou de la réaction de sa physiologie à certaines quantités de lumière voire aux variations de son environnement thermique.

Mais la possibilité de changer de couleur n’est pas le plus surprenant en soi, ce qui est remarquable c’est la manière dont cela se produit. Cette capacité étonnante, le caméléon la doit à des chromatophores, c’est-à-dire des cellules pigmentaires dermiques. Il en existe différentes formes toutes capables de produire une couleur. Soit, les chromatophores absorbent tous les rayons lumineux du spectre sauf un, soit, ils recèlent des cristaux qui agissent par diffraction. Chez le caméléon nous notons la présence de guanophores, ils contiennent de la guanine qui en diffractant la lumière produit des teintes iridescentes. Les érythrophores eux contiennent des caroténoïdes responsables des teintes rouges et orangées. Les ptéridies contenues dans les xantophores colorent la peau en jaune ; quant à la mélanine des mélanophores elle produit des tons bruns et noirs.

Dans un tel contexte il semble que ce soit en fonction des stimulis de son environnement que le caméléon « règle » son coloris en contrôlant ses cellules selon un mode neuro-hormonal. Ce contrôle s’exerçant par l’intermédiaire de l’intermidine. Le rôle de l’intermidine est essentiel car elle agit doublement, d’une part en induisant la contraction de petits muscles qui vont déformer les cellules pigmentaires, et d’autre part en modifiant
la distribution des pigments au sein des chromatophores. De la sorte, les pigments qui sont concentrés en une petite surface sont très peu visibles et passent inaperçus alors que ceux qui sont étalés forment une surface colorée bien visible. En un instant donné c’est la synthèse des différentes colorations obtenues qui définit le coloris dominant.

Source: Les serpents ont-ils peur des crocodiles ? 120 clés pour comprendre les reptiles de Luc et Muriel Chazel, paru aux éditions Quæ

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