Plantes et animaux : de nouveaux venus en ville ?

De nouvelles espèces de plantes ou d’animaux arrivent dans la ville.

Moins de pesticides dans les espaces publics, une gestion plus écologique et des plantations d’espèces locales, moins de remaniements des sols, et surtout plus de verdissement de certains espaces urbains (hélas pas partout !), notamment depuis le début du xxe siècle puis dans les années 1970, où des milliers d’arbres et des dizaines d’hectares de pelouse ont été plantés, sont autant de facteurs favorables. La gestion écologique a aussi entraîné une attention particulière à toutes les petites plantes et autres « mauvaises herbes » qui étaient systématiquement arrachées ou traitées auparavant. Du coup, des petites espèces comme le mouron rouge ou la renouée des oiseaux sont en pleine recrudescence.

Chez les animaux aussi, de nouvelles têtes apparaissent. Les rapaces ou le renard, mais aussi de nombreux insectes, progressent dans la ville, au gré des possibilités de cheminement. Nous avions démontré, il y a quelques années, que les espèces de petits passereaux étaient de plus en plus nombreuses, en relation avec la qualité des jardins urbains, même en plein centre-ville. Nous avions conclu à l’intérêt de développer une gestion écologique des espaces verts, même en centre-ville, pour accueillir insectes et oiseaux. Les écureuils trouvent eux aussi de plus en plus d’intérêt à venir s’installer en ville où grands jardins et nombreux conifères leur offrent gîte et couvert. Mais, pour que de nouvelles espèces moins mobiles progressent dans le milieu urbain, il faut des continuités, des couloirs.

Enfin, parmi les nouveaux venus, il y a de plus en plus d’espèces exotiques, liées à l’horticulture ou aux nouveaux animaux de compagnie et qui s’échappent pour s’installer où elles le peuvent. Les espèces aquatiques relâchées par les aquariophiles sont les plus nombreuses (plantes comme les hygrophiles ou animaux comme les tortues de Floride) mais les spectaculaires écureuils gris et perruches à collier semblent bien s’adapter à notre climat !

Les espèces végétales importées à des fins ornementales, comme la renouée du Japon, ou pour leur capacité à fixer les talus des voies ferrées, comme l’ailante, se sont évadées des lieux de plantation pour envahir des bords de rivières, des parcs et jardins, et des friches. Le séneçon du Cap, une petite marguerite jaune, est la dernière exotique qui s’implante notablement : arrivée sous forme de graines dans la laine des moutons importée d’Afrique du Sud, elle a ensemencé les bords de voies de chemin de fer de plusieurs villes d’Europe et a fini par envahir à peu près tous nos milieux urbains. Elle n’est pas très gênante car elle a tendance à occuper les espaces laissés vacants par les autres espèces.

Visuel haut de page : Les tortues de Floride, relâchées partout en France, ne se reproduisent pas encore au nord de la Loire – © Philippe Clergeau

Source: Où se cache la biodiversité en ville ? 90 clés pour comprendre la nature en ville de Philippe Clergeau et Nathalie Machon, paru aux éditions Quæ

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