Mangeons-nous trop de sel ?

Beaucoup trop ! La quantité totale quotidienne de sel nécessaire à un adulte est de 3 à 5 g. Les Américains  – et nous ne sommes pas loin derrière eux  – en ingèrent en moyenne 8 g par jour.

Cette surcharge de l’organisme en sodium n’est pas sans conséquence sur notre santé : c’est un facteur significatif de nombreuses maladies cardiovasculaires.

D’où nous vient ce gros excédent de sel ? En premier lieu, de la mauvaise habitude de nous goinfrer de snacks que je n’ai aucun scrupule à traduire par « petites saletés »  à toute heure du jour : piochés dans des distributeurs automatiques, au travail ; avalés machinalement, devant la télé ou l’écran d’ordinateur, à la maison. Les multinationales de l’alimentaire forcent, tant sur les doses de sel que de sucre (induisant diabète et obésité), pour de mauvaises raisons qui vont de la durabilité en rayon à la recherche de l’hédonisme du client.

Nous subissons de la sorte une retombée de la société de consommation et de sa modalité la plus développée, l’américanisation des habitants de la planète, dans ce qu’il est convenu d’appeler leur style de vie qui se résume en perte d’individualité, conformité aux normes des commerciaux, et absence de raffinement. Un détail, pour finir. Je connais des restaurants trois étoiles où, si l’on veut une salière sur la table, il faut la demander : il est entendu implicitement, en effet, que le chef a assaisonné les plats au mieux. Ajouter du sel serait une marque de défiance à son encontre. Or, symptôme additionnel de notre américanisation subreptice, nombreux sont à présent les clients de restaurant qui, sans même goûter ce qu’on leur sert, y vont généreusement de la salière et du poivrier.

Modérons nos appétits, tout au moins les plus nocifs.

Source: Le sel pousse-t-il au soleil ? 120 clés pour comprendre le sel de Pierre Laszio, paru aux éditions Quæ

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