Abeille capturée par un frelon asiatique.

Le frelon asiatique, chasseur d’abeilles

Signalé pour la première fois en Europe en 2005, le frelon asiatique (Vespa velutina) est arrivé dans la région de Bordeaux lors d’une importation de poteries en provenance de Chine. Aujourd’hui, il a été présent partout en France et commence à coloniser les pays voisins. […]

La taille de l’animal, environ 2 centimètres pour les ouvrières, est légèrement inférieure à celle du frelon européen bien connu (Vespa crabro). Sa coloration est plus noire sur le corps, avec des pattes jaunes. Il construit des nids de papier généralement à la cime des arbres. La reine fécondée sort de sa léthargie hivernale au printemps. Elle commence à bâtir un nid et élève seule quelques ouvrières.

Frelon asiatique en haut et frelon européen en bas. © Éric Darrouzet

À la naissance de celles-ci, la reine reste au nid pour assurer la ponte des oeufs et les ouvrières prennent le relais pour entretenir le nid et aller chercher la nourriture à l’extérieur, en se divisant les tâches comme le font les autres insectes sociaux. La colonie peut fonder un nid secondaire qui se développe et peut atteindre en fin de croissance jusqu’à un mètre de diamètre, abritant 1 500 à 2 000 individus.

Le frelon asiatique est très réactif pour défendre son nid. Il attaque en grand nombre et provoque des piqûres multiples qui font de lui un danger pour la population. Fort heureusement, le nid se trouve le plus souvent à grande hauteur.

Le frelon est carnivore au début de sa vie, alors qu’adulte il butine les fleurs. Il rapporte les proies qu’il capture au nid pour nourrir les larves. En été et à l’automne, lorsque les proies deviennent rares et que les larves sont très nombreuses, il s’attaque alors aux colonies d’abeilles, sources de sucres et de protéines.

À l’affût en vol stationnaire à l’entrée des ruches, il attrape les ouvrières en vol ou sur la planche des ruches. Il découpe ensuite sa proie pour conserver principalement le thorax, riche en muscles. Les colonies d’abeilles les plus faibles sont littéralement pillées par les frelons. Les plus fortes développent une stratégie de défense et de surveillance à l’entrée de la ruche, stratégie coûteuse en investissement pour la colonie et au cours de laquelle leurs possibilités de butinage sont réduites.

Visuel haut de page : Abeille capturée par un frelon asiatique. © Éric Darrouzet

Source: Nos abeilles en péril de Vincent Albouy et Yves Le Conte, paru aux éditions Quæ

Nos abeilles en péril, éditions Quae

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