Drones dans le domaine professionnel : rendez-vous en 2050 !

Peu connus du grand public il y a encore quelques années, les drones ont désormais pris leur envol.
Dans le monde du travail et de l’entreprise en particulier, quelles seront les applications de demain, comment les pratiques évolueront-elles et avec quelles conséquences ? Projetons-nous un moment en 2050 !

Le drone étant devenu un outil de travail comme un autre, il est courant de voir « Notions de télépilotage » sur un CV, comme on précise « Permis A » ou « Anglais courant », même si en pratique, il s’agit surtout de compétences en programmation et en gestion de vols. Il y a peu de besoins en matière de pilotage direct des drones mais le titre est resté. Les formations, que ce soit le BTS de télépilote ou drone-garagiste, le diplôme d’ingénieur droniste ou les options de formations généralistes comme ingénieur informaticien drone, sont désormais très encadrées, reconnues par l’État. Elles permettent d’intégrer tous les métiers qui utilisent des drones, de développer de nouvelles applications, des logiciels de traitement de données, d’intelligence artificielle, d’aéronautique. C’est un secteur florissant et ça devrait le rester. La plupart des grandes entreprises ont une équipe drone qui gère parfois l’utilisation et la maintenance des appareils (souvent confiée à des sous-traitants), mais surtout l’interprétation des données. Comme on s’y attendait, le paysage s’est éclairci et une poignée d’entreprises domine le marché, rachetant les pépites qui continuent de se créer autour de tel ou tel traitement de données, capteur ou conception originale de drone ouvrant de nouveaux usages.

Concrètement, ce sont surtout les pratiques dans les entreprises qui ont changé. Les agents de maintenance dans les usines ont chacun leur drone que ce soit pour surveiller, revisser une pièce en hauteur, mesurer la qualité de l’air ou d’éventuelles fuites thermiques. On en trouve dans tous les entrepôts, pour la gestion des pièces légères
en hauteur, parfois à plus de 10 m de haut, mais surtout pour les inventaires de stock grâce à la lecture de puce RFID* à la volée avec géolocalisation des pièces.

Les coopératives d’agriculteurs ont toutes quelques drones à disposition pour ceux qui ne sont pas équipés. Certaines entreprises ont surfé sur la vague comme les sociétés de surveillance qui se sont multipliées, tant pour les professionnels que les particuliers. Quelques nouveaux métiers ont été créés aussi. Outre les aiguilleurs-chasseurs de drones, les drones-garagistes sont de plus en plus nombreux (on trouve maintenant presque autant de drones-garages que de garages automobiles) tout comme les agents de droneport** qui assurent gestion des livraisons et maintenance des appareils.

Le puissant Syndicat national des pilotes professionnels de drones civils (SNPPDC) est le principal relais entre la profession, la DGAC et l’Aesa à l’échelle européenne. Ses
deux chevaux de bataille : l’automatisation de l’aviation civile et les autorisations de vol. Dans ce domaine, la France après avoir été très en avance dans les années 2010,
est au diapason européen. Les règles, plus contraignante qu’aux États-Unis notamment, préservent bien plus la vie privée et la sécurité. Il y a d’ailleurs très peu d’accident à
déplorer, surtout depuis que les systèmes de lutte antidrone ont fait leurs preuves, malheureusement après quelques attentats meurtriers, tant en Europe qu’aux
États-Unis. Côté aviation civile, le SNPPDC s’oppose depuis des années au Syndicat national des pilotes de ligne, qui, ayant vite compris que la grève desservait leur cause, brandissent désormais les risques en termes de sécurité. Des risques bien peu étayés pourtant.

* Radio-identification : puces présentes dans les passeports électroniques, les pass de métro et de plus en plus de produits de consommation.
** Base aérienne pour drones.

Source : Des drones à tout faire ? d’Isabelle Bellin et Sylvain Labbé, paru aux éditions Quæ

Des drones à tout faire ?

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