9 idées reçues sur les araignées

Souvent craintes, les araignées sont victimes de préjugés qui contribuent à leur mauvaise réputation. Ces 9 idées reçues sur ces petites bêtes vous permettront de ne plus en avoir peur !

1. Les araignées sont des insectes inutiles.
Double erreur. L’araignée n’est pas un insecte, mais, comme le scorpion, l’acarien ou le faucheux, un arachnide avec huit pattes et un corps composé de deux parties. Quant à son utilité, elle ne fait aucun doute : cet animal carnivore est un très bon insecticide naturel. Chaque année en France, il ingurgite plus de 400 millions d’insectes… par hectare ! Plus de 100 individus vivent en moyenne sur un mètre carré de pré et chacun consomme en moyenne un milligramme de proie par jour. Et contrairement aux bombes insecticides, cela n’attaque pas la couche d’ozone…

2. Il en existe des géantes.
La hauteur de vue de certains artistes ou cinéastes ne doit pas nous leurrer : le corps d’une araignée ne dépasse jamais les 15 centimètres de long. Avec une moyenne globale de 5 millimètres, avant de prendre peur, il s’agit d’avoir une bonne vue… La plus grosse, qui n’est pas la plus dangereuse, appartient au groupe des mygales, dont on compte 2 700 espèces ; la plus petite n’affiche sur la toise que 1 millimètre, le record de petitesse actuel étant détenu par une espèce récoltée en Colombie qui ne mesure que 0,3 millimètre !

3. Les mygales sont toutes grosses et tropicales.
En fait, il existe des mygales en Europe et la taille du corps de la majorité d’entre elles ne dépassent pas le centimètre. La plus grosse qui vit en Andalousie, et dans le nord de l’Afrique, peut atteindre 35 millimètres. Et la plus petite vit sous les tropiques, mesurant un peu plus d’un millimètre. On est bien loin de l’image donnée !

4. Leurs toiles sont synonymes de saleté.
C’est vrai que la vision de fils recouverts de poussière ou de reste de proies n’est pas du plus bel effet dans nos habitations. Mais l’araignée elle-même est propre. Tel le chat, elle ne rechigne jamais à faire un brin de toilette. C’est une question de survie. Dotées, pour la plupart, d’une mauvaise vue, elles doivent nettoyer régulièrement leurs autres organes sensoriels pour se déplacer et chasser. Soucieuses de leur hygiène corporelle, elles prennent aussi soin de tenir propre leur logis. Les toiles qu’elles filent avec une soie inimitable sont construites méthodiquement en forme géométrique, en réseau, en nappe – munie ou pas d’un d’entonnoir – et elle sont souvent raccommodées. La poussière ne s’incruste qu’après leur départ, comme dans nos maisons de vacances finalement… En outre, toutes les araignées n’utilisent pas forcément une toile pour capturer leurs proies ; les techniques de chasse sont variées.

5. Elles remontent les canalisations.
Les araignées ont beau soigner leur hygiène, elles ne sont pas coutumières du lavage à grandes eaux. Lorsqu’on retrouve certaines espèces au fond de nos baignoires ou de nos lavabos, ce n’est pas parce qu’elles ont remonté les tuyaux mais parce qu’elles sont tombées. Leurs trois crochets disposés au bout de leurs huit pattes n’étant pas adhésifs, elles sont dans l’incapacité de remonter les parois et se retrouvent prises au piège.

Heliophanus cupreus (femelle, 5 mm, Salticidae) pratique sa chasse à vue dans les buissons tapotant le support à l’aide de ses beaux pédipalpes jaunes. ©Philippe Blanchot

6. Elles sont apprivoisables.
N’en déplaise aux passionnés dont un certain nombre sont orientés vers les élevages (et nul n’est censé ignorer la loi à ce sujet) : aucune relation particulière ne peut se mettre en place avec une araignée. Elle reste un animal sauvage sans reconnaissance qui ne réagit qu’à des modifications de son environnement.

7. Les femelles mangent les mâles.
Il est vrai que cela peut arriver mais c’est loin d’être systématique ! Non seulement les araignées se nourrissent essentiellement d’insectes, mais les mâles ont développé des stratégies d’approche très diversifiées pour plaire à leur partenaire et diminuer leur agressivité naturelle.

8. Elles nous piquent dans notre sommeil.
D’abord, il est plus juste de dire que les araignées mordent… en priorité les proies dont elles se nourrissent et, occasionnellement, c’est leur moyen de défense quand elles se sentent menacées. Souvent accusées à tort, elles ne sont en fait pas responsables de beaucoup de nos boutons, provoqués la plupart du temps par des puces, des punaises de lit ou des moustiques. Car contrairement aux animaux précédents, les araignées ne se nourrissent pas de notre sang et ne transmettent d’ailleurs pas de maladies. Parmi les plus de 1 700 espèces qu’abrite la France, peu sont d’ailleurs capables de percer notre peau à cause de leurs trop petits crochets. Ce n’est donc pas dans notre corps qu’elles iront pondre leurs oeufs ! Après les avoir le plus souvent emmaillotés de soie pour les protéger des agressions, elles préfèrent les laisser éclore dans la nature. Voilà de quoi dormir tranquille.

9. Certaines sont mortelles pour l’homme.
Sur les quelque 47 000 espèces recensées sur Terre, une centaine peut provoquer une réaction chez l’homme et seulement une quinzaine est potentiellement dangereuse. En moyenne, on compte moins d’une dizaine de morts par an dans le monde, enregistrés essentiellement en Amérique ou en Afrique, et encore les causes ne sont pas forcément liées au venin ! Alors rassurons-nous et relativisons ce danger pour l’espèce humaine !

Visuel haut de page : Linyphia triangularis (femelle, 6 mm, Linyphiidae) capture les insectes volants qui se heurtent à son piège, les attendant patiemment sous sa nappe en hamac. ©Philippe Blanchot

Source : Fascinantes araignées de Christine Rollard, Philippe Blanchot (Préface de Cédric Villani), paru aux éditions Quæ

Une réflexion au sujet de « 9 idées reçues sur les araignées »

  1. Nous avons une araignée dans notre appartement depuis plusieurs mois, elle s’était absentée plusieurs jours puis elle est revenue au même endroit…!

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