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La peau des anoures : des variations hautes en couleur !

La peau des anoures varie d’un individu à l’autre que ce soit au niveau de ses couleurs ou de ses dessins. Petit tour de ces variations hautes en couleur !

Grâce aux couleurs de leur peau, les anoures peuvent se fondre dans leur environnement. Leurs tons sont en harmonie avec ceux des milieux où ils vivent, avec les substrats, le sol ou bien les arbres où ils évoluent. Les couleurs sont dues à des pigments stockés dans certaines cellules dermiques : pigments jaunes, rouges ou orangés, blancs, bleus, noirs ou bruns (stockés dans les mélanophores, de forme étoilée). Ainsi, la couleur verte de certains anoures provient d’un mélange de pigments bleus et jaunes. Les iridophores, contiennent des cristaux de guanine qui réfléchissent la lumière et donnent un aspect irisé à la peau.

La répartition des cellules pigmentaires dans l’épiderme est variable d’une espèce à une autre, mais également d’un individu à un autre : le polychromisme (variantes de couleurs chez une même espèce) et le polymorphisme (variantes de dessins) sont courants chez les anoures.

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Variations de couleur chez la Rainette méridionale (Hyla meridionalis) – © Françoise Serre Collet

La rainette a généralement le dos vert vif et le ventre blanc. Arboricole, elle adopte la couleur de l’écorce ou des feuilles, passant inaperçue dans les branches des arbres. Sa peau varie ainsi du vert au brun, non seulement selon le substrat, mais aussi selon la température ambiante, l’hygrométrie et « l’humeur » de l’animal. Par exemple, un temps froid la rend plus sombre, un temps sec et lumineux, plus claire. La variation de couleur des anoures est due aux changements d’orientation des cristaux de guanine. Les variations rapides de coloration sont hormonales, notamment grâce à la mélatonine ou à l’adrénaline, sécrétées en réponse à des facteurs extérieurs.

Grenouille rieuse mélanisante (Pelophylax ridibundus) – © Françoise Serre Collet

Le mélanisme est dû à une proportion anormalement élevée de mélanine : l’animal est noir ou de teinte très foncée. Même ses yeux sont sombres, mais cela n’altère pas sa vision.

 

À l’inverse du mélanisme, le leucisme se caractérise par la couleur blanche de la peau. Les yeux ont des iris colorés, mais pas rouges comme chez les animaux albinos.

L’albinisme est dû à une absence totale ou partielle de mélanine. Les yeux des anoures albinos sont rouges, leur épiderme est blanc. Ce phénomène se produit rarement dans la nature. L’albinisme entraîne des déficiences fonctionnelles, comme une sensibilité trop élevée aux rayons ultraviolets et une altération de la vision. De plus, l’animal devient très repérable par ses prédateurs.

Le xanthochromisme se caractérise par l’absence de pigments autres que le brun, l’orange et le jaune ; les anoures qui en sont atteints ont les yeux rouges.

Xanthochromisme chez la Grenouille rousse (Rana temporaria) – © Françoise Serre Collet

Visuel haut de page : Polychromisme et polymorphisme chez les Discoglosses peints (Discoglossus pictus). ©Françoise Serre Collet

Source : Grenouilles, crapauds et cie de Françoise Serre Collet (préface de Marc Giraud), paru aux éditions Quæ

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