La communication chez les grenouilles, essentielle à leur survie

Il arrive des périodes où, si l’on vit à côté d’une forêt ou d’un étang, on entend constamment croasser. C’est parce qu’il est temps de se reproduire pour les grenouilles ! Comment ces amphibiens utilisent-ils leur cri pour attirer les femelles ?

Chez les anoures, la communication est principalement acoustique. Les individus étant répartis autour de la mare et souvent cachés par la végétation, ils peuvent néanmoins communiquer sans se toucher ni se voir. Le chant permet aux mâles d’affirmer leur territoire. Certains d’entre eux vont amorcer la rencontre sexuelle avec de petits cris. Les femelles sont attirées par les mâles chantant fort ; elles s’approchent et, en principe, le couple se forme.

Seuls les mâles ont un appareil émetteur et amplificateur de sons. Lorsque l’espèce est pourvue d’un sac unique sous la gorge, celui-ci forme au repos « un double menton » à peau flasque et plissée. Si elle dispose d’un sac de chaque côté de la tête, au repos, ces sacs sont invaginés. C’est un caractère sexuel secondaire qui s’acquiert à la maturité sexuelle de l’animal. Le chant est particulièrement actif pendant la période de reproduction. En dehors de cette période, à part quelques espèces telles que les grenouilles vertes, les individus se dispersent dans l’environnement et n’ont plus besoin de chanter.

Le chant est émis bouche et narines fermées. L’air inspiré passe par les fentes du plancher buccal, où il fait vibrer les cordes vocales lors de ses allers-retours du larynx vers les poumons, ce qui produit le son (coassement). Ce son est amplifié par le ou les sacs vocaux lorsqu’ils sont présents. C’est toujours le même air qui est utilisé au cours des coassements successifs.

©Françoise Serre Collet

 Les rainettes sont les reines du chant ! Elles peuvent chanter à la surface de l’eau ou dans les arbres, de jour comme de nuit. Leur chant, très puissant, est audible de très loin. Un mâle qui chante plus fort et plus longtemps est le gage d’un dosage plus important de testostérone (cette hormone améliorerait les propriétés contractiles des muscles responsables du chant). Par ailleurs, chez les rainettes, la coloration du sac vocal unique permet de renseigner la femelle sur l’état de santé du mâle. À qualité de chant égale, la femelle préfère un mâle ayant un sac foncé, coloré en rouge ou orange : la quantité de caroténoïdes est un signe de bonne santé !

© Françoise Serre Collet

Certaines espèces ont un sac vocal de chaque côté de la tête ou un sac vocal double sous la gorge. D’autres n’ont pas de sac vocal du tout. C’est le cas des Alytes accoucheurs, des pélobates et des discoglosses. Mais absence de sac ne signifie pas mutisme pour l’anoure ! Chaque espèce a un chant qui lui est propre.
Visuel : ©Françoise Serre Collet

Le chant produit des oscillations qui se propagent sous la forme d’ondes à la surface de l’eau. Deux types de signaux sonores sont détectables : les cris (de détresse, de contact, d’alarme, d’agressivité pour effrayer un prédateur) et les chants (appel sexuel, de rivalité, marquage territorial). La femelle émet parfois de petits cris de détresse indiquant au mâle qu’elle n’est pas prête à la reproduction ou qu’elle n’a pas été saisie correctement lors de l’amplexus.

Visuel haut de page : Les mâles de Crapaud calamite (Epidalea calamita) lançant par vagues successives des trilles qui ressemblent au chant des grillons ou des courtilières. ©Françoise Serre Collet

Source : Grenouilles, crapauds et cie de Françoise Serre Collet (préface de Marc Giraud), paru aux éditions Quæ

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