piqure moustique

Comment les moustiques nous repèrent-ils ?

Les moustiques, ces insectes si petits, qui nous causent malgré tout bien des désagréments lorsque l’on se fait piquer. Nul besoin de se cacher, ils finissent toujours par nous retrouver ! Mais comment font-ils?

La plupart des insectes piqueurs repèrent de loin les mammifères au gaz carbonique (CO2) qu’ils exhalent en respirant. Pour cela, ils sont équipés de deux récepteurs qui semblent fonctionner ensemble pour détecter le CO2 en plein vol. Mais « sentir » le dioxyde de carbone n’est pas l’apanage des seuls moustiques. Chez les insectes qui se nourrissent de déchets organiques — comme la petite drosophile, la mouche du vinaigre — ces récepteurs servent à détecter le CO2 émis par la fermentation des déchets.

Les parasites spécifiques de l’homme semblent avoir développé des capteurs supplémentaires pour les composants chimiques de notre odeur corporelle. On sait que ce sont les femelles qui ont besoin de nous sucer le sang afin de déclencher la ponte : en 2001, une équipe internationale a planté des électrodes dans les antennes de l’anophèle de Gambie, vecteur du paludisme (ou malaria) : seules les femelles ont émis un influx nerveux en réponse à l’acide 3-méthyl-2-hexénoïque (3M2H) ainsi qu’à l’acide 7-octénoïque. Hélas, il semble que les femelles infectées par le plasmodium (le protozoaire parasite responsable de la maladie) soient encore plus attirées par l’homme que les femelles saines. Un article très sérieux a révélé que les « vieilles » chaussettes attirent aussi les moustiques de façon significative, quoique un peu moins bien que leur porteur ! En contrepartie, au moins à titre expérimental, on peut piéger les femelles d’anophèle en les attirant avec de l’acide 7-octénoïque. Bien fait !

Pourquoi suis-je piqué alors que mon voisin ne l’est pas ? Vraisemblablement parce que mes odeurs corporelles sont plus fortes ou que le cocktail d’odorants qui émane de ma peau est plus attractif que celui de mon voisin. En 2001, des collègues allemands ont montré que les quantités d’acide lactique présentes sur la peau constitueraient un des facteurs de différence : plus on a d’acide lactique, plus on a de « chances » d’être piqué !

On utilise beaucoup de produits odorants pour se protéger des piqûres. D’après une étude brésilienne de 2011, un seul produit, connu depuis longtemps, semble vraiment efficace : il s’agit du DEET (1) ([N-N]-diéthyl méttoluamide). Son mécanisme d’action reste encore à l’étude mais il semble qu’il inhibe la détection des odorants dès le niveau des récepteurs olfactifs du moustique. Toutefois, son effet protecteur est variable suivant les espèces de moustiques et il faut souvent en renouveler l’application

(1) Il existe un autre antimoustique efficace, appelé picaridine (1-méthyl-propyl 2- (2-hydroxyéthyl)-1-pipéridine carboxylate).

Source: Faut-il sentir bon pour séduire ? de Roland Salesse, paru aux éditions Quæ

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Crédit photo : ©James Gathany/Cdc/Handout/DPA/MAXPPP

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