Comment les carnivores communiquent-ils ?

Pour communiquer, il faut donner ou recevoir une information ; nous avons la parole et l’écriture, les animaux dans la plupart des cas n’ont que le son, parfois même pas.

Malgré ce que nous pourrions considérer comme un handicap, les animaux communiquent. Comment font-ils ? Ils utilisent des signaux chimiques, des signaux sonores et tout un jeu de postures. Les signaux chimiques qui sollicitent l’odorat sont transmis au moyen des fèces, c’est la principale raison des marquages territoriaux, qu’ils soient situés sur une limite territoriale ou à l’intérieur dudit territoire. Mais, au-delà de la notion territoriale, les fèces servent aussi apparemment de support à un marquage hormonal capable d’informer les sujets de la disponibilité sexuelle ou non du compagnon ou de la compagne. Les glandes préanales et anales sont assez largement utilisées par certaines espèces. Il arrive que le marquage par sécrétion glandulaire soit pratiqué avec une si grande intensité qu’il confine à l’excès. C’est notamment le cas chez le protèle.

Mais communiquer ne se borne pas à avertir les voisins des limites de son territoire ou à les informer de son état physiologique sexuellement parlant. Un certain nombre d’autres informations sont portées par le cri émis par les animaux à diverses étapes de leur vie. Notons les cris de localisation, qui entretiennent le contact avec le ou les congénères alors que les animaux ne peuvent plus se voir. Pour le reste, la gamme des sons émis par les carnivores pour exprimer leurs divers états est quasi inépuisable : grognements, sifflements, chuintements, jappements, hurlements, grincements, etc. Et ces différents sons sont susceptibles d’être émis par tous les sexes et toutes les classes d’âge.

Enfin, reste à évoquer ici brièvement la communication portée au plus haut degré de sophistication de l’information utilisée par certaines espèces sociales. Chez le loup notamment, les divers individus du clan utilisent toute une gamme d’attitudes corporelles et de mimiques faciales pour exprimer leur humeur. Cette gestuelle de communication joue un rôle important en tant que facteur de cohésion sociale, mais également de préservation du groupe en permettant l’évitement de situations conflictuelles pouvant aboutir à la mort de l’un des deux antagonistes.

Visuel haut de page : Loup gris (Canus lupus) © B. Maynard/Fotolia #178170293

Source: Le loup hurle-t-il à la lune ? de Luc et Muriel Chazel, paru aux éditions Quæ

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