Changement climatique : son impact sur l’émergence des maladies infectieuses

Aujourd’hui, de nombreuses maladies font leur (ré)apparition ou se propagent dans de nouvelles régions du monde : maladie de Lyme transmise par les tiques, chikungunya… Si plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène, les experts pointent les effets du changement climatique, qui favoriserait notamment la prolifération et le déplacement d’animaux vecteurs d’agents infectieux.

Déforestation, grignotement des zones boisées par les habitations, ou à l’inverse reboisement de certaines zones, installation de grands parcs près ou dans les villes…
Certes, divers facteurs mettent de plus en plus de gens au contact des tiques, mais cela n’explique pas tout. Certains experts penchent plutôt pour le changement climatique à l’œuvre généré par nos émissions de gaz à effet de serre (CO2, méthane, etc.). Hivers plus doux, printemps plus précoces, été plus chauds, automnes plus longs… autant de facteurs qui favoriseraient la prolifération des tiques. Attirées par ce climat plus clément, elles se déplaceraient plus au nord favorisant la propagation de la maladie dans des régions longtemps épargnées, comme les États-Unis et l’Europe…

Selon les experts, le réchauffement climatique devrait aussi favoriser la propagation des insectes vecteurs de maladies infectieuses vers le nord dans les années à venir, tels ces fameux moustiques-tigres Aedes, et avec eux les arbovirus qu’ils véhiculent : Zika, chikungunya, dengue… L’apparition de cas en France métropolitaine est donc une menace prise très au sérieux. Heureusement, contrairement aux Antilles, les Aedes disparaissent durant l’hiver métropolitain… mais pour combien de temps encore ? En augmentant la température et l’humidité ambiantes, en modifiant l’habitat des vecteurs et en provoquant des déplacements de populations, le changement climatique pourrait donc bien faire émerger ou réémerger bon nombre de maladies infectieuses. Dans un récent rapport, Santé publique France (ex-Institut de veille sanitaire) avait d’ailleurs répertorié pas moins de 21 agents pathogènes dont l’incidence pourrait être modifiée en raison du changement climatique : pathogènes transmis par des rongeurs ou des arthropodes* (par ex., Lyme), par voie féco-orale (par ex., salmonelles), champignons, moisissures, etc. Les cas de légionellose pourraient aussi augmenter via deux phénomènes : dissémination des bactéries légionnelles par les systèmes de climatisation de plus en plus utilisés, et multiplication bactérienne due à une hausse de température moyenne de l’eau des réseaux d’eau sanitaire.

* Les tiques sont des arthropodes

Source : Les maladies émergentes de Jean-Philippe Braly, avec le professeur Yazdan Yazdanpanah, paru aux éditions Quæ

Maladies émergentes

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