Comment les carnivores s’adaptent-ils au froid ?

Si les carnivores ont la capacité de pouvoir maintenir la température de leur corps à peu près constante, indépendamment des influences externes, cela est-il suffisant en hiver et comment font-ils pour se préserver du froid ?

Les carnivores étant homéothermes, ils ne pâtissent du froid de manière directe que sous des températures nettement inférieures à 0 °C. De plus, il faut éliminer toutes les espèces des zones tropicale et subtropicale, où le régime saisonnier ne comprend pas d’hivers froids. Restent les zones tempérées comme celles situées à la latitude de nos contrées, qui présentent un hiver nettement marqué. En France, les hivers ne sont pas suffisamment rigoureux pour avoir initié une grande variété de réponses de la part des espèces.

En règle générale, nos carnivores ont tout simplement un poil d’hiver beaucoup plus épais. Par exemple, l’ours brun complète son abondante pilosité par une période de vie ralentie fondée sur l’inactivité et le métabolisme des lipides. Il faut signaler qu’il ne s’agit pas d’une véritable hibernation car, si le rythme cardiaque s’abaisse de 40 à 45 %, sa température interne en revanche ne s’abaisse que de 3 à 5 °C. Durant les belles journées d’hiver, l’ours brun s’éveille et effectue des sorties. Ce comportement est plus marqué chez les ours au sud (bassin méditerranéen). C’est à peu près tout en matière de protection contre le froid si l’on mentionne également la constitution de réserves de graisses, aussi protectrices que nutritives.

Les autres carnivores se contentent de rester au gîte durant les périodes les plus froides, en général au plus profond des galeries. Mentionnons l’existence d’un pelage hivernal blanc chez deux espèces, le renard polaire et l’hermine (Mustela erminea). Le pelage de l’hermine, d’un blanc immaculé, est un exemple rare de mimétisme extrême qui permet au mustélidé de continuer à chasser sans être trop repérable. Il faut noter que le taux d’albédo d’un pelage blanc ralentit le refroidissement d’un corps peu massif comme celui de l’hermine.

Source : Le loup hurle-t-il à la lune ? de Luc Chazel et Muriel Chazel, paru aux éditions Quæ

 

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