Petites limaces, gros dégâts ?

Plusieurs petites limaces de couleur terne se rencontrent dans le jardin, notamment dans le potager.

Parmi celles-ci, la petite limace grise (ou loche) Deroceras reticulatum (Muller) (Agriolimacidae) n’est pas rare. De 40 à 60 mm de long à maturité, elle est en fait de couleur variable, blanc crème à café au lait clair, exceptionnellement maculée de noirâtre, et à l’arrière du manteau, des macules foncées dessinent une réticulation. Il existe en fait plusieurs espèces proches qu’on ne peut distinguer que par l’examen des genitalia (une affaire de spécialistes !). Cette limace est presque exclusivement restreinte aux zones cultivées, prairies, talus, parcs et jardins, et elle manque dans les forêts. Nocturne, elle se cache durant la journée sous une pierre ou dans la litière, et sort la nuit pour s’attaquer au feuillage, aux fruits, aux graines, mai aussi aux parties souterraines des végétaux. Quand le temps reste humide, elle peut faire de gros dégâts dans les jardins (de pommes de terre, salsifis, fraisiers, etc.) et en horticulture, d’autant qu’elle est susceptible de transmettre des agents infectieux aux plantes. Par chance, cette espèce ne résiste pas au gel et périt en hiver. Parmi ses prédateurs naturels, on compte essentiellement des carabes et des carabiques (Carabidae), dont le carabe doré Carabus auratus (Linnaeus), le carabe des prés Carabus nemoralis (Müller), Poecilus cupreus (Linnaeus) et Nebria brevicollis (Fabricius).

Cette espèce originaire d’Europe, et considérée comme synanthropique est désormais répertoriée sur presque tous les continents (jusqu’en Nouvelle-Zélande).

Tout un arsenal de produits pour éradiquer cette limace existent dans le commerce, dont des granulés qui provoquent la déshydratation accélérée de ce malheureux mollusque ou qui lui coupent l’appétit (elle périt donc). Il faut absolument éviter les produits qui tuent, certes les limaces, mais les rendent ainsi toxiques pour leurs prédateurs naturels, comme le hérisson… On propose aussi des nématodes endoparasites de limaces (Phasmarhabditis hermaphrodita) qui sont pour le coup très efficaces. Les traditionnels pièges à la bière sont également très efficaces, mais attention, si la bière est alcoolisée, les hérissons complètement saouls et sans réaction sont la proie facile des prédateurs et des voitures !

Source: Mais que fait donc ce gendarme dans mon jardin ? 100 clés pour comprendre les petites bêtes du jardin de Patrice Leraut, paru aux éditions Quæ

escargot

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